Les vins de la Côte de Beaune

La côte de Beaune marque la limite sud du vignoble de la Côte-d'Or. Ses appellations les plus connues ont pour noms Meursault, Pommard, Volnay, Puligny-Montrachet. Un vignoble en pourpre et or où de nombreux vignerons rêvent d'avoir ne serait-ce qu'un demi-hectare.

Meursault

Vous ne pouvez pas la manquer ! En arrivant de Dijon, au nord, la montagne (ou "colline") des Cortons se dresse à votre droite en traversant le village de Ladoix-Serrigny ; sur plusieurs centaines de mètres, les vignes descendent du sommet en longues vagues régulières pour venir buter sur la nationale. Cette petite "montagne" (400 mètres d'altitude environ) marque la frontière nord de la côte de Beaune. C'est à cet endroit-là (juste à l'entrée de Ladoix) que les calcaires durs de la Côte de Nuits plongent sous le sol, pour laisser place en surface aux calcaires plus friables de la Côte de Beaune. En Bourgogne le terroir et la géologie expliquent beaucoup de choses et bien sûr le caractère des vins rouges : souvent capiteux et corsés dans la Côte de Nuits, plus souples, tendres et fins dans la côte de Beaune. 25 kilomètres plus au sud, dans les Maranges, la Côte de Beaune se termine à la limite de la Saône-et-Loire. Entre les deux, s'alignent selon la logique d'une exposition au soleil levant des appellations aux noms célèbres : Aloxe-Corton, Beaune, Pommard, Volnay, Meursault, Puligny et Chassagne-Montrachet.

Les coteaux offrent en général un aspect doux et régulier et la vigne monte sans peine jusqu'au sommet de la côte. C'est à mi-pente que se trouvent les meilleures parcelles, et ce, pour plusieurs raisons : l'inclinaison du coteau "capte" les rayons les plus chauds, l'altitude ne freine pas la maturation des raisins et le sol est plus fin que dans la plaine.

Si la Côte de Nuits est presque exclusivement vouée au Pinot Noir, cépage des grands vins rouges bourguignons, la côte de Beaune excelle dans la production de vins des deux couleurs. Le cépage Chardonnay y a trouvé les terroirs riches en calcaire, idéaux pour sa culture dans l'appellation Corton-Charlemagne et, plus au sud, dans ce que les Bourguignons appelle "la Côte des Blancs", une entité formée par les villages de Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet et Meursault. Ce dernier village reste dans l'esprit de nombreux amateurs la véritable capitale des vins blancs de Bourgogne. Meursault villages Limozin, Narvaux ou Chevalières, Meursault premier cru Perrières, Genevrières, Charmes... Le vignoble de Meursault exprime à lui seul toute la grandeur et la diversité des climats et des vins blancs de la côte de Beaune.

Elle excelle également dans la production des vins rouges issus du cépage Pinot Noir. Volnay, Beaune et surtout Pommard sont les trois appellations rouges les plus connues du secteur. Pommard Rugiens, Epenots, Clos des Epeneaux, Fremiers... sont des symboles de la Côte de Beaune, pourtant vins corsés, colorés, finalement plus typés Côte de Nuits que Côte de Beaune. La Bourgogne n'en est pas à un paradoxe près...

Du plus audacieux au plus simple

Les vins blancs et rouges de la côte de Beaune offrent une large diversité de styles. Des élégants volnay et puligny-montrachet aux robustes pommard et meursault. De quoi ravir tous les cuisiniers "au foyer" : des plus audacieux aux plus simples.

D'une terre tendre, aux tonalités brunes, mêlant subtilement argiles et calcaires, naissent les crus rouges de la Côte de Beaune. Campés sur les coteaux, ils dévoilent le plus souvent un caractère fin et délicat, rehaussé de notes explosives de petits fruits rouges. Les tanins sont soyeux et permettent des accords d'une vraie délicatesse. Cette finesse de texture permet de déguster certains dans leur prime jeunesse. Si les "simples" Bourgognes vous raviront avec une cuisine "simple", une histoire d'équilibre en quelque sorte, les crus permettent des accords plus audacieux. Fruité et charmeur, un Chorey-lès-Beaune permet un bel accord avec un râble de lapin aux noisettes. Plus généreux, les Chassagne-Montrachet, Beaune et Savigny s'affirment avec davantage de caractère. Leur texture permet l'apparition des sauces, plutôt que des jus. Charnus et d'une grande finesse, les Volnay s'imposent par leur allonge en bouche et la texture veloutée de leurs tanins. Un pigeonneau en vessie, une pomme de ris de veau seront parfaits sur ce type de vins.

Dans ce monde de finesse, Pommard et Aloxe-Corton demeurent un peu les exceptions. Massifs et sérieux, ils s'imposent davantage par leur puissance et leur fougue. Les notes de fruits rouges laissent place à des tonalités d'épices douces et des touches animales. La densité des tanins nous invite à les associer à des recettes "de chasse". Prenez juste le temps d'aérer le vin dans votre verre quelques minutes, il n'en sera que plus expressif pour escorter un perdreau rôti aux abats ou jouer les ténors avec un lièvre à la royale.

Côté blancs, Savigny-les-Beaune, Auxey-Duresses ou Pernand-Vergelesses dévoilent des vins aux styles élancés et charmeurs. Leur fraîcheur, associée aux arômes d'amandes, de pamplemousse et relevée d'une touche boisée-vanillée amène naturellement à les associer à un saumon fumé ou à un gratin d'écrevisses ; ils sont aussi les parfaits partenaires d'un apéritif. Adossée à mi-coteau sur un cailloutis calcaire idéal pour le cépage Chardonnay, la trilogie Meursault, Chassagne-Montrachet, Puligny-Montrachet nous conduit aux mets les plus ambitieux. Riches et d'une grande finesse d'expression, ils se caractérisent par leur complexité. Leur opulence, alliée aux notes de beurre, de pain grillé et de noisettes mérite des mets de choix. Les poissons bien sûr, mais aussi la volaille ou encore le veau. Aux épaules larges, un Meursault accompagne sans la moindre hésitation un rouget aux épices, un bar en écailles ou une poularde de Bresse crémée. Pour les amateurs d'exotisme, les épices peuvent également être de la partie quand elles sont bien dosées.

Articles recommandés sur le même thème :

» La Bourgogne et ses vins

» Les différentes régions viticoles

» Quel vin avec quel plat ?