L'avenue de Champagne à Epernay

C'est à Claude Moët, dont le nom n'a pas fini de pétiller d'un bout à l'autre de la planète, que revient l'honneur d'être le premier à installer, en 1743, celliers et caves le long d'une voie promise à un avenir exceptionnel.

Avenue de Champagne

Une rue où au début de notre siècle, hôtels particuliers et installations techniques spectaculaires rivalisaient d'audace et de prestance. L'Avenue de Champagne, "l'avenue la plus buvable et la plus chère du monde", les "Champs-Elysées du champagne", disent certains, est souvent considérée comme la plus snob. Tout cela parce qu'elle demeure la voie royale de tous les privilèges. De part et d'autre, sur 1200 mètres, une douzaine de grandes maisons y ont établi leur siège social et leurs installations techniques. Mais l'essentiel de l'activité se passe en sous-sol, où quelque 200 millions de bouteilles reposent dans un véritable labyrinthe de près de 130 kilomètres de caves (à peu de choses près, la distance qui sépare Troyes de Reims). Bienvenue à Epernay, dans l'univers de cette célèbre avenue qui, de la place de la République à la route de Châlons, est un vibrant hommage au monde chic et choc du champagne. Tout juste décèle-t-on, chez les nouveaux promus de l'avenue de Champagne, un air satisfait d'être là, d'être membre actif de celle que l'on risquerait aussi à baptiser l'avenue la plus snob du monde". Une snob qui séduit:300 00 visiteurs lui rendent un bel hommage chaque année. Et avec raison. Ici, il y a autant à voir qu'à boire.

L'identité champenoise

Cette appellation érige l'assemblage des cuvées d'années ou de vignobles différents en règle d'or.

La révélation de tout le potentiel aromatique et gustatif des crus de Champagne, est possible grâce à deux découvertes majeures : l'assemblage et la fermentation en bouteille.

C'est la seule appellation autorisant le mélange de vin rouge et de vin blanc pour obtenir du Champagne Rosé.

Le Champagne Rosé peut être obtenu par deux méthodes :

La première dite de mélange consiste à additionner à la cuvée du vin rouge de Champagne. Seuls sont utilisés des vins rouges de grands crus d'Appellation Champagne.

La seconde dite de saignée est obtenue par une macération des grains entiers de raisins noirs. Après égrappage, on laisse macérer les grains dans le moût jusqu'à obtention de la teinte désirée avant de les séparer et de les pressurer.

Définition d'un cru en Champagne

Un cru Champenois est caractérisé par un pourcentage compris entre 80 et 100%, c'est l'échelle des crus :

100% est le signe distinctif le plus élevé. Près de 300 crus sont ainsi classés, moins de 20 d'entre eux sont classés 100%, 40 entre 90 et 99%

Les Millésimes : la caractéristique champenoise

Contrairement à d'autres régions les années millésimées ne sont pas systématiques, loin de là !

La superficie du vignoble champenois

La superficie est d'environ de 30000 hectares, ce qui classe la Champagne en 5° position derrière Cognac, Bordeaux, Côtes du Rhône, mais avant la Bourgogne par exemple.

Les possibilités d'extension sont maigres. On situe le potentiel champenois à 300 millions de bouteilles (nous sommes à 270 en 1997).

A l'intérieur de la Champagne, les disparités sont importantes.

La Marne regroupe les deux tiers des communes viticoles, l'Aube 20%, l'Aisne 10%. Le reste se partage entre Seine et Marne et Haute Marne.

Les différentes régions :
La Montagne de Reims
La Grande Montagne,
La Montagne ouest
Le Massif de Saint Thierry
La Vallée de l'Ardre
La Côte des Blancs
La Région d'Epernay
La Vallée de la Marne ( La Grande Vallée de la Marne,
la Vallée de la Marne, la Vallée du Surmelin)
La région de Congy Villevenard
Le Sézannais
L'Aube ( Le Bar sur Aubois, le Bar Séquannais)

Les Températures

La Champagne a une température moyenne annuelle de 10°4 sur la période 1921-1980.

En dessous de 9°5 la vigne n'est plus cultivable.
650 à 700 mm répartis régulièrement sur l'année (Bordeaux 900 mm).

L'ensoleillement en moyenne 1700 heures par an réparties sur 290 jours.

Ces contraintes climatiques imposent une implantation réfléchie des vignes :
majeure partie du vignoble sur coteaux ou mi-coteaux, orientation en majorité Est ou Sud Est d'où réchauffement rapide le matin et abri des vins dominants d'Ouest.

Au nord de la Montagne de Reims où la topographie locale et l'abri des vents jouent un rôle important sur la qualité des crus

Le sol champenois

La Craie roche attachée à l'appellation est fortement présente dans le sol de la Côte des Blancs, de manière significative également en Montagne de Reims.

Par contre dans la vallée de la Marne le sol est dominé par des assises argilo sableuses.

C'est de cette craie, riche en principes minéraux car elle est imprégnée d'éléments marins et minéraux, que le vin de Champagne tire toute sa finesse et sa subtilité. Outre ses substances nutritives, la craie agit comme un régulateur thermique et hygrométrique . Elle assure un drainage parfait permettant l'infiltration des eaux en excès, tout en conservant au sol, une humidité suffisante.

Elle a la faculté d'emmagasiner et de restituer la chaleur solaire, jouant ainsi un rôle de régulateur bénéfique à la maturité des raisins.

L'assise crayeuse, dont l'épaisseur peut atteindre 200 mètres, est recouverte d'une mince couche de terre arable.

Cas particuliers des crus de l'Aube

Sols calcaires de faible épaisseur (40 à 60 cm) mais hétérogènes (localement dépôts meubles du tertiaire mais sols améliorés et remaniés par les viticulteurs depuis plusieurs siècles : lignite, sable , terre, tourbe …) le sous-sol est donc constitué principalement de craie de l'ère secondaire.

Le rôle de craie excellent régulateur de l'alimentation hydrique (excès d'eau, la craie l'absorbe, manque d'eau : la craie la restitue).

Cette minéralogie est idéale pour les Pinot et Chardonnay

A l'origine

Comme en témoignent des fossiles de pépins et de grains de pollen, la vigne (genre vitis) est répandue dés la fin de l'ère tertiaire sur l'ensemble de l'hémisphère nord. Après les glaciations successives du quaternaire, les vignes n'ont subsisté que dans des zones de climat chaud allant des régions situées à l'est du Caucase jusqu'à l'Europe de l'ouest en passant par le bassin méditerranéen. Elles existaient à l'âge de pierre taillée puisqu'on a retrouvé des pépins dans les feuilles de cette époque.

Une plante sauvage :

La vigne était alors une liane sauvage qui développait des sarments munis de vrilles sur les arbres et arbustes de forêts. Les baies, petites et acides, étaient cueillies comme celles des autres espèces végétales et consommées directement.

Les premières cultures :

Les premiers indices de culture de la vigne remontent à cinq à six mille ans, dans la région de Transcaucasie, où se développaient alors des formes diverses de vignes sauvages appartenant à l'espèce vitis vinifera. L'homme a sélectionné dans ces types différents ceux qui présentaient pour lui de l'intérêt : grosseur et goût des baies, aptitude à donner une bonne boisson fermentée ... Il a multiplié les meilleurs, soit par bouturage, soit pas semis des pépins. C'est ainsi que sont apparus progressivement les cépages de l'espèce vitis vnifera qui regroupaient des types identiques ou très semblables. Certains ont été transportés au cours des siècles par les Phéniciens, les Grecs et les romains dans tout le bassin méditerranéen et en europe occidentale où existaient déjà des vignes sauvages ou lambrusques. Les cépages actuellement cultivés en France sont apparus progressivement et résultent de la sélection opérée par l'homme dans les populations de vigne autochtones, dans les semis naturels et dans les plants issus de croisements réalisés entre des variétés choisies en fonction de leurs qualités.

Il existe des milliers de cépages.

Le cépage donne au vin un goût, sa capacité de garde, son caractère.

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