Peut-on acheter de bons vins en toute confiance en grande distribution ? Acheter chez un caviste, chez le producteur, faire de bonnes affaires sur Internet.
Le vin est au minimum proposé à trois différents prix selon le lieu de provenance : à la propriété, en grande surface et chez les cavistes. Voici les mécanismes classiques de la formation de ces différents prix.
A la propriété, hormis à Bordeaux où les châteaux privilégient les négociants de “place”, les producteurs pratiquent des remises d’au moins 25 % aux cavistes ou aux restaurateurs. Mais l’acheteur isolé ne bénéficie que très rarement de tels avantages.
Les grandes surfaces utilisent toutes des coefficients souples et modérés, de l’ordre de 1,35 à 1,60 par rapport au prix d’achat hors taxe, ce qui donne une marge nette de 15 à 20 %. Toutes consentent à des rabais pour les foires ou les salons.
Chez les cavistes, les marges généralement pratiquées sont un peu plus élevées que celles de la grande distribution, avec un coefficient de 1,8 à 2 par rapport au prix de vente hors taxes de la propriété. Ce léger supplément est plus que justifié par le service proposé : disponibilité, conseil, livraison, reprise en cas de goût de bouchon ou de faux goûts vérifiables et, surtout, personnalité du produit.
Quelques caves de prestige dans les grandes villes et, bien sûr, les succursales Nicolas stockent pendant plusieurs années les vins de garde. Elles adoptent alors un pourcentage d’augmentation de 5 à 10 % par an, parfois inférieur à celui de la propriété ou du négoce régional.
Acheter le vin sur Internet est la méthode la plus récente pour se procurer le vin. Chercher et acheter du vin en ligne est de loin la façon plus facile et pratique. Elle offre beaucoup d’avantages et de possibilités : site de vente privée, site de déstockage, site d’achats groupés, etc.
Peut-on acheter de bons vins en toute confiance en grande distribution ?
La grande distribution (hypermarchés, supermarchés, supérettes) ne s’en cache pas : elle vise à dominer le marché avec ses armes habituelles. Et sans doute est-ce déjà fait, à grand renfort de discount et de matraquage publicitaire (affiches, spots radiophoniques, mailings, etc.).
En quelques années, elle a perfectionné ses modes d’approvisionnement et rivalise désormais en qualité avec les meilleurs concurrents, du moins en ce qui concerne les produits de large diffusion (bordeaux, alsaces, côtes du rhône, champagnes...).
Elle les propose à des prix sans égal grâce à sa puissance d’achat, et a profité largement des difficultés récentes rencontrées par ces produits de luxe sur les marchés extérieurs. En revanche, elle est moins bien armée pour les vins de Bourgogne ou de Loire : les meilleurs lots sont produits en trop petit volume, et les bons producteurs n’ont pas besoin de passer par les grandes surfaces pour écouler leurs stocks.
Néanmoins, grâce à l’efficacité d’acheteurs de talent, on commence à en dénicher quelques-uns à l’occasion de ventes spéciales. Les foires aux vins répondent ainsi ponctuellement au principal problème rencontré par les grandes surfaces : assurer la diffusion d’une qualité homogène et constante.
Trop souvent, le meilleur côtoie le pire sur les immenses rayons des hypers, sans que le consommateur soit réellement guidé, et le bon vin acheté au hasard du jour aura disparu le mois suivant. Il faut aussi éviter les appellations populaires (beaujolais, muscadet, sancerre, etc.) : la recherche du prix le plus bas interdit l’accès à une bonne qualité.
En revanche, n’hésitez pas à acquérir les meilleurs crus de bordeaux à l’occasion des promotions, si le prix vous semble convenable.
Enfin, certains lots achetés par une chaîne pour une foire aux vins ne sont pas complètement écoulés à la fin de celle-ci : le magasin les laisse en rayon à des prix encore plus bas. Il peut être utile d’y jeter un coup d’œil...
Comment choisir une bouteille anniversaire pour ses enfants ?
Qui n’a pas rêvé, le jour de ses 20 ans, de déguster une bouteille de son année de naissance ? Loués soient les parents qui, prévoyants, emmagasinent les bouteilles du millésime de naissance de leurs enfants. Deux cas de figure se présentent :
L’année de naissance correspond à un grand millésime : vous pouvez alors acheter des crus classés de bordeaux, rouges ou du sauternais, sans taper dans le haut de gamme, et en choisissant même de très bons crus bourgeois. Dans les grands millésimes, les crus de bourgogne se conservent très bien. Il faut aussi faire la part belle aux côte rôties et aux hermitages blancs et rouges.
L’année de naissance correspond à un millésime moyen ou faible. Dans ce cas, pas d’autre solution que d’acheter des premiers ou des deuxièmes crus classés de bordeaux. Il faudra alors, pour des questions de budget, en acheter moins.
N’oubliez pas non plus les grands vins liquoreux (sauternes, vouvrays, coteaux du layon, quarts de chaume) qui, d’une manière générale, sont ceux qui se bonifient et vieillissent le mieux.
Comment acheter une bouteille anniversaire pour ses parents ?
Certains cavistes - tel Peter Thurstrup, à Paris - sont des spécialistes des bouteilles de collection et peuvent ainsi vous permettre de trouver le millésime qui correspond à l’année de naissance de la personne fêtée. Les ventes aux enchères constituent également un bon moyen de trouver la bouteille ad hoc. Il n’en reste pas moins que, dans un pareil cas, c’est plus “l’intention qui compte” que la qualité du vin et l’on ne saurait avoir trop d’espoirs en ce domaine, sauf lorsque le héros de la fête a eu la chance de naître dans l’une des grandes années du siècle. Rappelons-les ici : 1921 (pour les liquoreux), 1923, 1929, 1937 (pour les liquoreux), 1945, 1947, 1949, 1953, 1955, 1959, 1961, 1964 (sauf liquoreux), 1966, 1970, 1975, 1978 (surtout pour les bourgognes). Pour les années 1980, le choix est à la fois plus large et plus facile.