Vallée de la Loire, une diversité de vins royale

Sur 1000 km, des Monts du Forez à l'océan Atlantique la Loire offre tous les types de vins imaginables. C’est une région originale et diverse, où l'on fait des affaires incroyables.

Loire

Des vignobles reliés par le Fleuve

La Loire relie une mosaïque de terroirs et de microclimats : sols variés, sablo-argileux ou argilo-calcaires, étayés sur un sous-sol le plus souvent crayeux, composé de tuf. La vigne est là depuis le IIe siècle après Jésus-Christ. Les rois l'ont enracinée au fil des siècles. Le fleuve royal s'étire sur 1000 km, traverse quinze départements, arrose une kyrielle de terroirs viticoles qui occupent plus de 70 000 ha et comptent 68 Appellations d'Origine Contrôlée. On vinifie des Monts du Forez au Pays Nantais, en passant, par l'Auvergne, le Bourbonnais, le Berry, la Touraine et l'Anjou. Bon an mal an, les crus ligériens représentent environ 10 % de la production française.

À chaque région son caractère

L’encépagement est à la mesure de la diversité ligérienne. Les vignerons cultivent d'abord des variétés classiques. Des plants noirs comme le Gamay, le Cabernet-Franc, le Cabernet Sauvignon, le Côt, le Pinot Noir. Des cépages blancs, indigènes ou venus d'ailleurs : le Chenin, le Melon de Bourgogne, le Gros Plant, le Chardonnay, le Sauvignon, le Chasselas. Mais la vallée de la Loire utilise aussi des variétés originales tels le Romorantin, le Pineau d'Aunis, le Tressalier ou encore, le Petit Meslier.

Ces cépages donnent des vins originaux, avec ce brin de caractère et cette singularité qui manquent parfois à d'autres vignobles. Des vins parfaitement élaborés, grâce aux progrès technologiques que la région réalise depuis plusieurs années. Il y en a pour tous les goûts, pour toutes les bourses. Blancs secs, demi-secs et moelleux, effervescents rouges et blancs, rosés de toute nature, rouges à boire en primeur ou à garder en cave pendant dix à vingt ans. Outre sa richesse et sa variété, la vallée de la Loire, inscrite au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'Unesco, constitue toujours un gisement de bonnes affaires.

Quatre grandes régions : Centre, Touraine, Anjou, Pays Nantais

De la banlieue de Saint-Étienne aux plages de l'Atlantique, se succèdent les vignobles du Centre, de la Touraine, de l'Anjou, du Pays Nantais. Un plein panier de rouges au nez de framboise, de blancs vifs et parfumés, de liquoreux amples et soyeux.

Des Côtes du Forez à l'Orléanais

Des confins du Massif Central à l'Orléanais, la Loire glisse parmi des coteaux couverts de gamay, de pinot noir et de sauvignon. Quelques crus régionaux jouissent d'une notoriété particulière : D'abord la Côte Roannaise puis Pouilly-Fumé et Sancerre. Les deux vignobles-rois du Berry doivent leur existence aux moines-bénédictins, rive droite-augustins, rive gauche. Dans ces coteaux calcaires, le sauvignon donne des blancs secs à l'inimitable parfum de buis, de fruits blancs, au goût de silex.

La Loire vire à l'ouest. Voici, parmi les pépinières et les vergers, la zone de l'Orléanais, seul vignoble de France qui produise des rouges de pinot meunier, cépage dont les Champenois tirent des blancs.

La Touraine

Avec la Touraine, tout change. La Loire s'élargit. Les maisons de craie et d'ardoise, les châteaux royaux, marquent le paysage. C'est le pays du tuffeau, du chenin et du cabernet-franc.

Aux portes de Tours, Vouvray et Montlouis, jumeaux séparés par la Loire, offrent toutes les déclinaisons du grand cépage blanc chenin. Dans les caves troglodytiques, on peut goûter des vins âgés de trente, cinquante ans, et plus. En aval de Tours, trois vignobles à dominante rouge marquent la fin de la Touraine. Rive gauche, Chinon, monde d'eau et de vignes, de villages, de moulins caviers, dont Rabelais chantait les vins "de taffetas".

Juste en face, Bourgueil et Saint-Nicolas-de-Bourgueil, occupent une terrasse alluviale à dominante de tuffeau. Rabelais, Ronsard et surtout le comédien Jean Carmet, enfant du pays, se sont faits les chantres de la production locale.

L'Anjou

L’Anjou succède à la Touraine, dans un paysage de bocages. Le schiste et le granit remplacent le tuffeau. Prospère dès le XVe siècle, le vignoble angevin développe les vins blancs moelleux à la demande du négoce hollandais, aux XVIe et XVIIe siècles.

L'Anjou commence par le Saumurois. Star locale, le Saumur-Champigny, rouge de Cabernet-Franc, est récolté dans la Côte, une falaise de tuffeau criblée d'habitations troglodytiques, qui longe la Loire de Montsoreau à Saumur.

Les grands moelleux angevins naissent plus à l'ouest, dans la vallée du Layon, à Bonnezeaux, à Quarts de Chaume, dont le nom évoque la pratique du seigneur local, qui s'attribuait le quart de la récolte du coteau de Chaume.

Aux portes Sud d'Angers, le vignoble schisteux de Savennières dégringole en pente raide vers la Loire. Développé au XIXe siècle par une bourgeoisie angevine parfois bonapartiste, il produit un blanc sec d'une grande minéralité.

Le Pays Nantais

Ici, le vent souffle plus fort qu'ailleurs, le paysage s'arrondit à mesure que la Loire s'ouvre pour se jeter dans l'océan. Le Muscadet de Sèvre et Maine tient son nom des deux rivières qui traversent son vignoble : la Petite Maine et la Sèvre Nantaise. Sur la rive gauche de la Loire, c'est une région secrète, étale, parsemée de haies, les rideaux d'arbres, les chemins creux.

Curieusement, c'est un cépage bourguignon, le melon de Bourgogne ou muscadet, qui fait le bonheur de ce pays viticole établi au carrefour de l'Anjou, de la Bretagne et de la Vendée. Bien sûr, le muscadet n'est jamais aussi bon qu'élevé "sur lie".

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