Médoc et Haut-Médoc, quelle différence ?

Ces deux appellations contrôlées ne manquent pas de points communs : ont-elles pour autant de réelles différences ?

Médoc

Certaines de nos dégustations nous ont conduit à faire quelques comparaisons et maintenant soyons sûrs d’un seul point : le Haut-Médoc est situé en amont du Médoc ! La vanille et le noyau étaient ce jour-là, dans ces bouteilles-là, le trait commun aux Haut-Médoc, ce qui n’enlève rien à la qualité des Médocs dégustés avec un égal plaisir.

Quelques notes de Médoc

Le Médoc est une vaste région viticole, dont certains secteurs d’extension récente. Cette presqu’île tire de sa taille une grande diversité de terroirs, où l’on trouve des croupes graveleuses typiques. Ces terrasses de limons et sables déposés à l’ère quaternaire ont été décapées, ruinées par la Garonne et ses affluents. L’érosion a laissé en surface les galets, balayant l’humus, obligeant la vigne à descendre ses racines fréquemment jusqu’à 5 ou 6 mètres. Ces modestes collines, tournées vers la mer, sont maintenant un terroir mondialement connu. Graves pyrénéennes et Graves garonnaises. Les sols argilo-calcaires complètent ce paysage. Les sous-sols imperméables et les alluvions récentes sont proscrits de l’appellation.

Certains cépages se retrouvent ailleurs (comme le Cabernet-Sauvignon du Saumur rouge, du Chinon ou du Bourgueil, le Cot (Malbec) du Cahors), d’autres non, ces croupes leur permettant de donner tout leur caractère : citons donc encore Cabernet franc, Carmenère, Malbec, Petit-Verdot. Le Merlot, unique par ailleurs en Pomerol et Saint-Émilion, est ici plus utilisé qu’en Haut-Médoc.

Quelques notes de Haut-Médoc

Le Haut-Médoc est donc en amont du cours de la Garonne, ce qui a toujours été et vaut à ce terroir des caractéristiques légèrement différentes du Médoc. Il a été décidé en 1935 de légiférer une bonne fois pour toutes sur nos deux régions. Car depuis quelque temps déjà, les vignerons du Haut-Médoc prétendaient à juste titre voir leurs efforts récents récompensés.

Comme en Médoc, certaines aires de production produisent l’AOC de la zone : Haut-Médoc.

Là encore, les terroirs sont exceptionnels : l’ère quaternaire a déposé ses sédiments, modelés en croupes, selon diverses orientations. Le climat, quelquefois plus continental, avec des régimes de vents fluctuants, marque son empreinte. Dans une même appellation, on voit ainsi des variations étonnantes. Ainsi Saint-Julien, Pauillac et Saint-Estèphe peuvent être difficiles à distinguer, comme bien différents : la rondeur et l’élégance d’un Saint-Julien, la finesse et le caractère viril d’un Saint-Estèphe.

Enfin, la proximité de l’agglomération bordelaise a contribué à réduire ce vignoble, dont les plus belles croupes graveleuses seront épargnées, soyons-en sûrs.

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